On my mind...

Au moment où Sarkozy passe la ligne jaune en mettant en garde à vue une directrice de maternelle qui s’interposait alros que la police avait utilisé la stratégie nauséabonde d’utiliser une école comme piège à sans-papier, au moment où une occasion était offerte sur un plateau pour montrer que la gauche avait des valeurs de respect des droits humains et que l’on faisait confiance à l’école pour les défendre, voilà que Ségolène Royal se met à faire les yeux doux aux électeurs du FN en ressortant le drapeau tricolore et la Marseillaise! Jusqu’à maintenant, c’était la droite qui faisait, à chaque élection, le pari dangereux de respectabiliser les thèmes du Front National pour récupérer ses électeurs, et à chaque fois le FN se renforçait. Et maintenant on se prend pour Jeanne d’Arc! Sarkozy était en train de perdre des voix aux centres en faisant la même manoeuvre foireuse, au risque d’avoir la surprise de ne pas être au 2° tour. Et voilà que notre candidate lui court après pour descendre avec lui à la poursuite de l’extrême-droite! On veut un 2° tour Le Pen contre Bayrou?

Au moment où l’Europe fête son cinquantième anniversaire, Ségolène Royal aurait été mieux inspirée de déployer le drapeau bleu étoilé et de faire chanter l’hymne à la joie. Mais c’est peut-être la punition d’avoir mis un mouchoir depuis le début de la campagne sur le projet européen et sur l’ambition européenne des grands socialistes européens, de Delors à Rocard, voire à Mitterrand. On s’en doutait un peu, avec cette idée bizarre de soumettre l’Europe à la preuve, ce qui sonne un pue comme la mettre à l’épreuve, mais la dérive franchouillarde –imaginer que la France est en position de donner des leçons de vision à l’Europe, alors qu’elle en a fait le déversoir puéril de ses frustrations – se confirme. Un peu d’ambition, que diable!