26 février 2006

Changement de blog

Un certain nombre de fonctionnalités de Blogger ne fonctionnant plus, j'ai opté pour un nouveau système. Dorénavant, mon blog migre sur http://jpothier.free.fr/wordpress/
See you there.

09 février 2006

Politique d'immigration: ça s'arrange pas

A peine voté le CPE, le gouvernement s'attaque à un nouveau dossier qui concerne les jeunes. Les conditions d'obtention d'un visa étudiant seraient resserrées: l'immigration "choisie" serait réservée aux candidats désirant développer une "compétence rare", genre haut niveau scientifique (qui va juger de l'excellence des formations? le ministère de l'intérieur ou le ministère des affaires étrangères? en tous cas, visiblement pas le ministère de la recherche). Et puis les heureux élus, au terme d'un cursus court (3 ans--donc master ou thèse rapide, sciences molles s'abstenir), auront obligation de repartir dans le pays d'origine en fin de formation.
Passe encore qu'on tourne le dos à une vieille ambition d'accueillir les étudiants francophones: depuis longtemps les gaullistes appellent francophonie leur politique néo-coloniale, et on va nous faire le coup des élites locales qui doivent retourner faire profiter leurs pays d'origine de leur expertise. Mais l'idée d'accueillir des étudiants de haut niveau pour les renvoyer ensuite obligatoirement relève d'un obscurantisme particulièrement épais qui ignore qu'ils peuvent aller se former ailleurs, même s'ils sont francophones--au Canada, par exemple, bien plus accueillant. On va donc inviter des étrangers à bénéficier de la quasi-gratuité des études en France, donc leur faire payer leurs études par le contribuable français, pour renvoyer les post-docs dans leur pays d'origine quand ils deviendront productifs?
Evidemment on ne pourra pas dire qu'on fait comme les Américains! Eux aspirent sur leurs campus les meilleurs étudiants étrangers, les aident à payer des études qui coûtent cher par des bourses et la possibilité de gagner de l'argent (ce qu'on interdit de plus en plus strictement aux étudiants étrangers en France), et leur offrent des perspectives de carrière. Qui est le plus attractif? Qui va attirer les meilleurs? C'est clair: la politique d'immigration annoncée est faite pour les héritiers des classes dirigeantes des ex-colonies, qui pourront obtenir un de ces rares visas pour obtenir leurs diplômes français et repartir exploiter leurs populations avec des diplômes français dévalués.
Ca doit être ça le but de la manoeuvre.

03 février 2006

Il est interdit de rire

Des caricatures de Mahomet dans un journal danois sèment la fureur dans le monde musulman, déclenchant diverses manifestations violentes contre les occidentaux. Est-ce l'affaire Rushdie qui reprend? Et les autres religieux montent dans le train pour prendre la défense de Musulmans qu'ils estiment outragés et revendiquer le respect de toutes les religions.
La satire, une des traditions intellectuelles les plus vieilles du monde, doit-elle capituler devant les Tartuffes de toute soutane? Aristophane, Molière, Swift, revenez! Votre humour nous manque. Qu'est-ce qu'on lui préfère? Le politiquement correct a l'air de respecter tout le monde en étouffant l'expression sous le mol oreiller de la censure et de l'auto-censure, mais l'agressivité qui ne pourra pas trouver de dérivatif dans la vis comica ne va-t-elle pas ranimer les émeutes, les attentats et les guerres?

29 janvier 2006

Why We Fight

Eugene Jarecki a repris le titre de Frank Capra pour ce documentaire sur le pouvoir américain et le complexe militaro-industriel qui passe mardi 31 janvier sur Arte sous le titre «Le nerf de la guerre» . Prix du documentaire au festival de Sundance 2005.

Le nouveau Tocqueville ?!

Garrison Keillor a lu American Vertigo de BHL pour le New York Times : "On the road avec M. Lévy". Il s'amuse des travers et du goût pour l'abstraction des intellectuels français comme notre héros qui ont tout compris sur l'Amérique. BHL s'auto-promeut comme le nouveau Tocqueville, mais ne serait-ce pas Tocqueville qui a commencé?

28 janvier 2006

On fait rien tout de suite ou on attend encore un petit peu?

Rapporté, d'un dessin du Canard Enchaîné, pour stigmatiser la diplomatie pas remarquablement énergique de l'Union Européenne. Mais à quel événement s'agit-il de réagir? Le scandale des prisons secrètes de la CIA sur le sol européen? Les tortures russes en Tchétchénie? La surenchère du gouvernement iranien sur l'armement nucléaire? La victoire du Hamas en Palestine? On a l'embarras du choix. Dans l'incertitude, l'expectative est sage. Naturellement, comme dirait Chirac.

La bombe contre les "Etats terroristes"? encore une fausse bonne idée.


25 janvier 2006

CPE ou emplois jeunes? La 5° république va encore frapper.

Le cirque se répète, monotone... La 5ème république a le culte de l'affrontement politique, et donc quand la droite arrive au pouvoir, elle jette ce qu'a fait la gauche, et inversement. Raffarin a supprimé les emplois-jeunes, Hollande promet de supprimer le Contrat Première Embauche. Sans entrer dans les détails, y a-t-il un abîme entre la précarité au bout de cinq ans des emplois-jeunes, et la précarité pour deux ans du CPE? Et qu'est-ce qui existe actuellement? Des stages, quelquefois non rémunérés, pendant des années? Après les 5 ans d'emplois-jeunes, que sont devenus les jeunes sans formation, mais déjà bien âgés? Les jeunes, apparemment, ne sont pas convaincus que ce CPE est forcément une catastrophe par rapport aux galères qu'ils subissent actuellement.
Bref, ne faudrait-il pas réfléchir à tout l'environnement de cette entrée dans l'emploi? Comment l'encadrer? Comment assurer l'indemnisation, la poursuite de la formation en cas d'interruption du contrat? On fait par exemple remarquer que les banques vont se méfier des jeunes en contrat précaire: ça n'allait sûrement pas mieux avec les emplois-jeunes. Ne peut-on imaginer une structure de cautionnement sociale, ou mutuelle, pour que les jeunes qui entrent dans la vie active puissent obtenir des crédits?
Ce débat a le mérite d'être ouvert. Excellente occasion pour un large débat parlementaire, riche en amendements. Le problème mériterait une vraie cohabitation, obligeant à la construction d'un consensus, seul garant d'une stabilité réglementaire dont le pays n'a hélas pas l'habitude.
Au lieu de cela, une mesure pour, putain, deux ans. Comme par hasard, une durée qui fleure la manoeuvre politique. Pourquoi vouloir fermer le débat, en catimini, comme par ordonnance, comme on fait passer une augmentation de période de chasse un peu honteuse? certains syndicats et étudiants seraient peut-être prêts à discuter, être constructifs.
Mais on n'écoute les jeunes que lorsqu'ils brûlent des voitures. De Villepin va donc passer en force, vite, avant que syndicats et étudiants ne s'unissent dans la rue. N'est-ce pas justement le meilleur moyen pour que cela se produise? tout ça pour marquer un coup contre Sarko, dans une bataille interne à l'UMP? Encore une mesure mal ficelée, dispendieuse, semant la discorde et la rancoeur? et qui sera retirée sous pression de la rue, ou abolie par un renversement de majorité? et ensuite il y aura, encore, l'amertume des jeunes, pris une fois de plus en otages d'un pouvoir qui a toujours considéré la démocratie comme un luxe inutile...

23 janvier 2006

Pas d'auberge espagnole au pays de Sarko!


18 janvier 2006

Bernard Larrouturou contre le colbertisme appliqué à la recherche

"On m'a expliqué, en haut lieu, que le CNRS est le bateau-amiral de la recherche française et qu'il est donc placé sous les ordres de l'Elysée dès qu'il quitte le port. Je m'inscris en faux avec cette vision. L'autonomie des établissements et la responsabilisation de leurs dirigeants sont des éléments-clés du dynamisme. Or, du centralisme colbertiste français à la propension du ministère de la recherche à s'abîmer dans le micro-management, tout empêche de mettre en place ces facteurs de dynamisme et de réussite. Il faut en finir avec un pilotage trop précis par l'Etat de la recherche publique."